Richard Bachman - Marche ou creve


Un temps inconnu, mais un futur proche.
Les Etats-Unis d'Amérique, L'armée est aux commandes du pays, Il est économiquement stable, Mais il est formellement interdit de critiquer le sport national, la Grande Marche, Sinon, les escouades viennent vous chercher, et personne ne vous revoit.
Le père de Ray Garraty a eu le malheur de critiquer cet exemple de la toute puissance de la Nation, il fut escouadé. Aujourd'hui, Garraty a seize ans et participe à l'épreuve. Les règles sont simples: cent jeunes hommes sont au départ, la course s'arrêtera lorsqu'il n'en restera qu'un. La vitesse de croisière est de six km/h. Ils ralentissent et passent sous la barre de cette vitesse? Les soldats qui encadrent la course leur donne trois avertissements. Pas de quatrième de plus, mais une balle dans la tête.
Pourquoi participer à ce suicide collectif? Pour une très grosse somme d'argent et le Prix. Ce prix est tout simplement tout ce que veut le gagnant pour le restant de ses jours. Est-ce vraiment la seule raison?... C'est la question à laquelle Garraty, et les autres, vont essayer de répondre. Mais la Foule ne les laisse pas respirer. Cet être à corps multiple mais à visage unique veut du spectacle.

Il s'agit ici du second roman de Stephen King écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman. Comme le précédent, Rage, il choisit la voie de l'horreur psychologique. Les personnages sont dans une situation de huis-clos et ils n'ont rien d'autre à faire qu'une introspection. On suit une petite dizaine de personnages par le prisme de Garraty. Un à un, ils disparaissent. Mais aucun dans le même état d'esprit, avec le même coup d'éclat. On se demande ce qu'ils font là, Ils nous répondent!...
J'ai relu ce roman après une discussion avec Jac Barron sur Facebook. Il en a parlé et ça m'a rappelé que c'était le premier roman que j'ai lu de Stephen King. Mais surtout le premier roman que j'ai lu pour le plaisir. Et j'ai toujours autant de plaisir à le lire. King nous transporte dans cette Amérique d'anticipation où le spectacle morbide de la Grand Marche est le rendez-vous annuel de tout un pays. On y retrouve ses thèmes de prédilections comme la descente individuelle des individus dans l'enfer qui leur est propre, et l'amitié salvatrice des âmes. Un roman court mais de la taille qu'il faut. Un classique du genre où l'auteur prouve déjà qu'il est surtout un auteur de talent qui sait donner une épaisseur non-négligeable à la psychologie de ses personnages.
Ce huis-clos à ciel ouvert est une réussite totale.

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