Sonya Hartnett - Finnigan et moi

Anwell est un petit garçon comme il en existe beaucoup. Un petit garçon qui paie les erreurs de ses parents. La pire a été de le laisser seul avec son grand frère qui est arriéré mental. Un accident est vite arrivé, et il est arrivé. Par conséquent, il est considéré comme responsable par leur petite ville. Pas coupable bien sûr... mais responsable. Il est seul, les gens le fuient. Il est le zinzin. Tous le fuient, sauf Finnigan. Un garçon des fermes qui vit sans se soucier des conventions sociales. C'est le côté exclu d'Anwell qui l'a attiré. Ils deviennent amis, ils font un pacte. ils se partagent le bien et la mal. Finnigan s'occupe du mal. Seulement voilà, ce dernier prend son rôle trop à coeur: il n'est pas bon de contredire son ami si on ne veut pas voir ses biens brûler. Une série d'incendie débute.
Cette histoire est racontée à travers une narration à deux voix à la première personne du singulier. Les chapitres alternent ces deux points de vues des événements. Celui d'Anwell et celui de Finnigan. Le premier nous raconte son enfance aisée, ses parents violents parce que dépassés (ou peut être l'inverse) ainsi que la rencontre providentielle de son ami. Ses amours, ses regrets et ses états d'âme. Il nous conte cela de son lit: il est immobilisé par une mystérieuse maladie. Le second de la paire lui se ballade au présent et s'inquiète de la découverte d'un corps. Un cadavre qui les réunis tous deux.
Ce roman est un fleuron du genre fantastique que Dan Simmons (Nuits d'été) ou Stephen King auraient pu nous pondre. Chaque page nous enchante par la poésie des mots. Et pourtant, on nage en eaux troubles. Je dirais même boueuses. On ne sait à aucun moment où l'on va. Mais on prend beaucoup de plaisir à se laisse emmener ainsi par l'auteur. L'imagination du lecteur est sans cesse convoité, et attisé par de simples dialogues ou scènes. Tout le talent de l'auteur est là. Elle nous donne énormément de détails mais en nous laissant assez de marge de manoeuvre pour que l'on tire nos propres conclusions. Et ce jusqu'au final.
Ce roman est une oeuvre où les personnages priment sur le reste. Si vous avez des personnages crédibles, épais psychologiquement et intéressants, vous pourrez leur faire vivre ou faire n'importe quoi. Le lecteur y croira. L'histoire suivra forcément. et cela Sonya Hartnett l'a bien compris. Elle nous livre deux personnages intenses sur lesquels toute l'histoire repose. Une amitié qui se poursuit en confrontation. Une confrontation qui se finit en leçon de vie.
Une pépite!!!

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